Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Mina Yuksektepe, j’ai 16 ans, je suis en 1ère générale au lycée Victor Hugo et j’habite à Planoise depuis 8 ans.
Depuis quand es-tu adhérente à l’association Pari ? Pourquoi tu y viens ?
Je suis inscrite depuis 8 ans. Je viens pour travailler, déjà, ensuite parce que j’aime beaucoup les personnes qui travaillent ici, ça fait toujours plaisir de les voir. C’est très très très chaleureux à Pari, du coup en plus de travailler, on peut être bien à l’association Pari, et en fait c’est vraiment pour ça que j’aime venir ici, parce que je m’y sens bien.
Que penses-tu des activités proposées à côté de l’aide aux devoirs ?
Je trouve que c’est bien parce que l’association Pari, c’est pour plein de choses en fait, ce n’est pas juste pour les devoirs, les activités, ça permet de faire des trucs entre jeunes. D’aller au théâtre, c’est quelque chose que j’aurais jamais fait toute seule. Si j’étais pas à Pari, je serais jamais allée voir une pièce de théâtre, et c’est intéressant parce que c’est de la culture en plus. Bon c’est pas toujours intéressant, je vais pas mentir, quand même le théâtre, c’est des fois… bon ben voilà, mais ça m’apporte beaucoup quand même.
Est-ce que tu retourneras au théâtre toute seule, quand tu ne seras plus à Pari ?
Oui je pense que j’y retounerai après, et je pense que je ferai découvrir ça à mes enfants, si ça existe toujours, enfin, oui le théâtre ça existrera toujours. (rires)
Tu as participé au projet « Migrations » l’année dernière, qu’est-ce que tu en as pensé ? Qu’est-ce que ça t’a apporté ?
On savait déjà des trucs sur la migration, mais le fait qu’on se concentre vraiment là-dessus, qu’on fasse vraiment des projets là-dessus, qu’on rencontre des personnes, des partenaires, c’était vraiment bien. Ce qui est bizarre, c’est de voir qu’on était tous concernés par ça mais qu’on en parlait pas assez et je trouve que c’était assez touchant et j’ai appris beaucoup, beaucoup de choses.
Une chose/souvenir marquant à Pari ?
Ce qui me marquera toujours, c’est les soirées qu’on fait les vendredis avec Ahmed à Rembrandt parce qu’on est tous ensemble, on oublie tout et on profite, dommage on peut plus aujourd’hui à cause du corona.
Justement, comment as-tu vécu le confinement ? Et comment vis-tu aujourd’hui la crise sanitaire ?
Plutôt bien. Aujourd’hui, comment je le vis ? Ben c’est un peu embêtant, car tu vois à l’association Pari, on a moins de temps conviviaux , mais sinon ça va, je m’attendais à pire, je me suis habituée au masque, je me suis habituée à tout ce qu’il fallait faire, et je sais que de toutes façons après, ça va devenir comme avant, donc je me fais pas trop de soucis.
Planoise, qu’est-ce que tu aurais envie d’en dire ?
Planoise, c’est un quartier, c’est mon quartier. Les gens pensent que c’est le quartier des délinquants tout ça, mais moi je trouve que c’est pas ça. Comme c’est petit et qu’on se connaît tous, je trouve ça chaleureux. On se connaît tous, et si c’est pas moi, c’est mes parents, mon frère ou ma sœur. On sait qui est qui et on fait attention aux autres. Moi je m’y sens bien à Planoise, j’aurais pas envie de déménager.
Qu’est-ce que tu voudrais faire après le bac ?
J’ai envie d’aller en école de droit.
Et tu penses que le fait de venir de Planoise rendra ce projet plus compliqué pour toi ?
Non pas du tout, ce sera compliqué oui, parce que les études seront compliquées mais pas plus parce que je viens de Planoise. Après je comprends vraiment qu’il y a des gens de Planoise qui ont plus de mal que les autres pour faire des choses, parce que venir de Planoise c’est pas toujours facile, on est pas toujours considérés pareil, mais moi je me pose pas la question. Moi je pense que j’ai un objectif et on s’en fout d’où je viens. Je suis turque, musulmane et de Planoise mais c’est pas ça qui va me bloquer !